English-Français
Bora LUN : « Rien n’est gratuit dans la vie, une réussite vient des efforts»
09, Nov 2017 , 3:15 pm        
រូបភាព
Retour au Cambodge 42 ans après. Monsieur Bora LUN a quitté le Cambodge pour rejoindre son frère en 1974. En avril 1975, la prise de pouvoir des Khmers rouges fut pour lui un bouleversement qui l’a obligé à envisager sa vie de manière différente. Il pensait rester en France seulement quelques années mais l’histoire l’a forcé à y faire sa vie, ceci est d’ailleurs devenu un choix. Le père de Bora était fonctionnaire de la république khmère ce qui lui a couté la vie. Sa mère, ses deux sœurs et un de ses frères ont également disparues. Seuls deux de ses frères ont donc survécu.



Veuillez écouter l’entretien préparé par Yann :




Pourquoi entreprendre enfin ce voyage au Cambodge ? « Pour se faire plaisir, rester positif » comme Bora aime à le dire peut-être pour mieux repousser ses démons ou pour prendre ses distances vis à vis d’un voyage loin d’être anodin. Un élément peut nous aider à mieux comprendre les raisons qui ont poussées Bora à attendre aussi longtemps. Comme ses frères, il parle aussi bien le Français que l’Anglais. Son refus de revoir le Cambodge était-il une façon d’affirmer son identité française ? Ses parents lui avaient recommandé de s’intégrer au mieux là où il s’installerait. Est-ce la culpabilité d’avoir quitté un pays en guerre qui l’a fait vivre dans la hantise d’être perçu comme quelqu’un qui refuse d’être avec les autres, comme un feuillard ?

Alors qu’à l’âge de 18 ans il était d’une totale insouciance, Bora est devenu soucieux de l’avenir au moment où il a compris qu’il n’y aurait pas de retour possible. Pourtant, au bout d’une vingtaine d’années le Cambodge s’est à nouveau ouvert et il aurait pu y revenir ne serait-ce que pour une simple visite. Mais « l’occasion ne s’est pas présentée ». Il est vrai que prendre soi-même une initiative comporte un risque car il faut assumer. Mais qu’est-ce qui l’a retenu intérieurement ? Bora invoque « d’autres priorités ». Etant donné sa situation professionnelle, le coût du voyage n’était pas un frein. Il nous parle du fait qu’il est à présent en activité libérale pour expliquer son déplacement. Ce n’était pas le manque de temps qui l’empêchait de revenir en Asie mais d’être libéré de ses contraintes professionnelles lui a certainement permis de se sentir plus libre, plus lui-même. Bora s’est donc enfin senti le courage d’affronter ses émotions : « la tristesse et l’amertume, je les mets de côté ».



Tag:
 Bora Lun
  Yann
© រក្សាសិទ្ធិដោយ thmeythmey.com