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គំនិតមួយ
La vraie vie, c’est sur Terre, pas dans le ciel
27, May 2019 , 9:19 am        
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ដោយ: ថ្មីៗ
Phnom Penh : Peu de gens auraient imaginé il y a seulement 10 ans qu’une forêt de gratte-ciels pousserait à Phnom Penh, transformant à vive allure l’ancienne cité-jardin en une mégapole se rêvant en Singapour, Shanghai où Hong-Kong.


 
Une page Wikipédia (https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_tallest_buildings_in_Cambodia) recense le nombre d’immeubles de très grande hauteur construits ou en projet. Rien que de la lire donne le vertige.
 
Manifestation du dynamisme d’une cité, désir de hisser la capitale du Cambodge au même rang, sinon plus haut, sur le plan urbanistique que ses voisines de la région, démonstration de maitrise technologique, solution pour offrir des logements, des bureaux, des équipements de loisirs en nombre suffisant alors que la population et les affaires croissent, rentabilisation maximale du mètre-carré au sol dans le prix explose, ces immeubles qui viennent chatouiller les nuages répondent à de multiples attentes.
 
L’observateur avisé aura remarqué que la plupart les gratte-ciel déjà construits sont vides et se demande comment les promoteurs des projets actuels et futurs vont rentabiliser leur investissement tant la folie bâtisseuse semble impossible à contenir. 
 
Si les promoteurs peuvent être légitimement inquiets de ne pas remplir leurs tours, le Phnompemhois soucieux du bien- vivre dans sa capitale qu’il aime tant, peut, lui, à l’inverse, tout aussi légitimement éprouver de la crainte à l’idée que ces empilements de mètres-carrés trouvent preneurs.
 
Car, des dizaines de milliers d’habitants et d’usagers en plus dans Phnom Penh, ce sont des milliers de voitures en plus dans les rues et les avenues, des millions de kilowattheures à fournir pour les milliers de climatiseurs, des tonnes des tonnes de déchets à évacuer, etc. 
 
Aujourd’hui, alors que ces buildings sont presque vacants ou encore en construction, Phnom Penh est déjà par moments au bord de l’asphyxie. 
Dans une dizaine d’année, là-haut, tout là-haut sur le roof-top, sirotant un cocktail au bord de la piscine, l’usager d’une grande tour pourra contempler la majestueuse confluence des Quatre Bras dans laquelle se refléteront  les lumières des gratte-ciel et se dire : Que Phnom Penh est belle, quel paradis !
 
Mais il ne faudrait pas qu’une fois revenu sur Terre, tout en bas, il se dise : Oh la la, Phnom Penh quel enfer… 
Or la vraie, c’est sur Terre, tout en bas, pas dans le ciel.
 
Si cela arrivait, tous les rêves de grandeur et de modernité que porte en elle cette forêt de gratte-ciel s’évaporeraient inexorablement. 
 

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