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Dr Hay Ly Eang : L’innovation au service du développement rural
23, Jan 2019 , 10:25 am        
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ដោយ: ថ្មីៗ
Alors qu’il gère sa pharmacie en France, le Dr Hay Ly Eang, pharmacien et phytothérapeute, invente, dans les années 80, Tabastop, premier comprimé à mettre sous la langue pour arrêter de fumer, et Phytorel, préparation novatrice à l’époque basée sur la nutrithérapie, associant poudres de fruits sans sucre à des plantes médicinales.  Cette créativité et cette capacité d’innovation, le Dr Hay les a mises au service du développement rural. Ainsi, Confirel, l’entreprise phare du secteur agrobiologique qu’il a lancée en 2001 au Cambodge, a déjà mis au point une trentaine de nouveaux produits dérivés du sucre de palme de Kampong Speu et du poivre de Kampot, qu’elle commercialise sur le marché mondial.

 
 
Avec Confirel, celui qui est aussi le fondateur des laboratoires pharmaceutiques PPM, a montré que l’alliance des savoir-faire traditionnels et de l’innovation permet aux produits cambodgiens de côtoyer le meilleur de la gastronomie mondiale sur les plus grandes tables et dans les meilleures épiceries. 

« Nous avons démarré avec le sucre de palme. Il y a 18 ans, ce sucre traditionnel fabriqué par les paysans était uniquement vendu sur les marchés locaux. Les grimpeurs tiraient aussi de la sève de palme un vin de piètre qualité sanitaire que les guides touristiques déconseillaient aux touristes », se souvient le Dr Hay. « Avec le concours du Cirad en France, nous sommes parvenus très rapidement à fabriquer un sucre de palme bio d’une exceptionnelle qualité, primé au Salon Natexpo à Paris en 2005. Ce succès a été la point de départ de tous nos développements ultérieurs ».

En plus du sucre de palme et autres dérivés de la sève du palmier vendus dans le monde entier sous la marque Thnot  - vinaigres, vins et spiritueux, confiseries -, Confirel produit et commercialise du poivre de Kampot qu’elle cultive dans ses plantations biologiques. 

Là encore l’entreprise ne se contente pas de tirer profit de ce grain considéré comme l’un des meilleurs poivres du monde. Conformément à cette idée qu’il faut sans cesse créer des nouveautés pour valoriser sous toutes ses formes le produit brut et satisfaire les demandes multiples des consommateurs, Confirel a notamment mis au point une gamme d’infusions aux inflorescences de poivre de Kampot aux vertus bien-être reconnues et brevetées en France et dans de nombreux pays.
 

 
« Beaucoup de Cambodgiens jugent que rien de ce que produit notre pays n’est bon et portent aux nues tout ce qui vient de l’étranger. C’est triste et c’est faux ! », s’agace le Dr Hay. « Ce que nous faisons avec Confirel démontre le contraire. Mais cela marche parce que nous sommes exigeants et que nous nous battons ensemble avec tous les membres des filières sucre de Kampong Speu et poivre de Kampot pour que nos produits, dont nous avons obtenu, avec le soutien de l’AFD, qu’ils bénéficient d’une IGP, soient irréprochables. Et ils le sont. La preuve : les produits Confirel sont certifiés biologiques par Ecocert International pour les marché européen, américain et japonais ».

Depuis la médaille d’Or au salon Natexpo, de nombreuses autres récompenses ont consacré les produits Confirel. Ainsi, le sucre biologique Thnot a été désigné, en 2017,  meilleur produit de l’Asean par l’Asean Food Conference et meilleur produit de l’année par le magazine japonais Kingdom Cuisine.

Pour le Dr Hay, c’est aux Cambodgiens eux-mêmes qu’il revient de défendre leurs produits sur le marché mondial et de contribuer ainsi à la croissance de l’économie nationale. Créer, au Cambodge, de la valeur ajoutée avec les matières premières locales pour augmenter le revenu paysan, tel est le cœur de sa démarche, qui va bien au-delà d’un simple business –plan.

«Quand je me suis lancé dans la création de Confirel, confie-t-il, beaucoup à l’époque m’ont traité de fou, se demandant bien ce qu’un pharmacien allait faire dans le monde paysan. Moi, je me suis intéressé au monde paysan parce que j’ai acquis la conviction que les malheurs qu’a connus le Cambodge dans le passé étaient le fruit du trop grand écart de développement entre la ville et la campagne et que le développement rural est indispensable  pour que notre pays connaisse l’harmonie.»
 

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