Phnom Penh: Dans les années 1990, l’ONG Krousar Thmey, qui accueillait à cette époque nombre d’orphelins revenus des camps de réfugiés de Thaïlande, avait organisé pour eux une exposition expliquant comme on cultivait le riz. Car pour ces enfants qui n’avaient connu que la vie des camps, le riz ne poussait pas dans les champs mais tombait des camions du Haut-Commissariat aux Réfugiés.

 

Comme nombre d’enfants citadins des grandes métropoles du monde ignorant le rapport entre l’œuf et la poule ou en entre le lait et la vache, il est probable que nombre de jeunes Phnompemhois, accrochés à leur smartphone, n’aient pas conscience des beautés cachées de leur pays et des savoir-faire et traditions séculaires issus de ses terroirs et de ses régions. 
 

Tous connaissent à coup sûr les grands classiques – Angkor Wat et les principaux temples du Parc d’Angkor, Kep, les grandes chutes de Bousra, et quelques autres – mais en dehors de ceux-là, les sites remarquables pullulent dans le royaume.
 

Pas seulement des sites spectaculaires offrant des panoramas vertigineux ou des décors féériques mais aussi les paysages tout simples d’une paisible campagne. Au premier plan de verdoyantes rizières nappées d’eau dans les lesquels dansent les reflets des nuages, ci et là, des bosquets de végétation, des palmiers, au loin des phnoms mélancoliques. Vous voilà devant une composition magistrale de Dame Nature qui apportera à tout citadin beaucoup plus qu’un dépaysement éphémère. Elle lui procurera, pour autant qu’il oublie son smartphone et la vulgaire manie du selfie, sérénité et enrichissement de l’âme.
 

Le mois prochain, durant la semaine de vacances donnée par le gouvernement en remplacement de celle annulée du Nouvel an à cause du Covid-19, les Phnompenhois déserteront en masse la capitale pour sillonner leur pays. Les autorités locales de nombreuses provinces annoncent préparer de nombreux sites afin de de dynamiser le tourisme intérieur et limiter la casse dans cette industrie dévastée par la pandémie.
 

Ce peut être une formidable occasion pour explorer ce Cambodge en dehors des sentiers battus, pour aller à la découverte de ce que l’on ne connait pas ou qu’habituellement l’on dédaigne, pour élargir ses connaissances sur la pays. 
 

Mais quoi qu’on fasse, où qu’on aille, considérons l’environnement naturel, même le plus anodin, qui nous entoure comme une pagode, comme un temple sacré, où l’on ne vient pas prendre bruyamment des selfies, que l’on ne souille pas de déchets, que l’on partage respectueusement avec les autres. C’est à cette condition que les vacances seront une véritable récréation- une re-création. 
 

Les images que l’on poste sur Facebook ne valent rien au regard de celles gravées au plus profond de soi, qui vous enrichirons pour toujours de la beauté du monde.